The
Mad Fiddler
Not from
the northern road,
Not from the southern way,
First his wild music flowed
Into the village that day.
He
suddenly was in the lane,
The people came out to hear,
He suddenly went, and in vain
Their hopes wished him to appear.
His music
strange did fret
Each heart to wish 't was free.
It was not a melody, yet
It was not no melody.
Somewhere
far away,
Somewhere far outside
Being forced to live, they
Felt this tune replied.
Replied
to that longing
All have in their breasts,
The lost sense belonging
To forgotten quests.
The happy
wife now knew
That she had married ill,
The glad fond lover grew
Weary of loving still,
The maid
and boy felt glad
That they had dreaming only,
The lone hearts that were sad
Felt somewhere less lonely.
In each
soul woke the flower
Whose touch leaves earthless dust,
The soul's husband's first hour,
The thing completing us,
The
shadow that comes to bless
From kissed depths unexpressed,
The luminous restlessness
That is better than rest.
As he
came, he went.
They felt him but half-be.
Then he was quietly blent
With silence and memory.
Sleep
left again their laughter,
They tranced hope ceased to last
And but a small time after
They knew not he had passed.
Yet when
the sorrow of living,
Because life is not willed,
Comes back in dreams' hours, giving
A sense of life being chilled
Suddenly
each remembers.
It glows life a coming moon
On where their dream-life embers.
The mad fiddler's tune
|
|
Autour d' un texte...
Le son
Voici un extrait en qualité CD de ce
poème de Pessoa chanté par les tetes raides extrait
"the mad fiddler "
L' auteur: Pessoa
Pessoa est né en 1889 à
Lisbonne. Pendant trente ans, de son adolescence à sa mort, il ne
quitte pas sa ville de Lisbonne, où il mène l'existence obscure
d'un employé de bureau. Mais le 8 mars 1914, le poète de
vingt-cinq ans, introverti, idéaliste, anxieux, voit surgir en
lui son double antithétique, le maître « païen » Alberto
Caeiro, suivi de deux disciples : Ricardo Reis, stoïcien épicurien,
et Álvaro de Campos, qui se dit « sensationniste ». Un modeste
gratte-papier, Bernardo Soares, dans une prose somptueuse, tient
le journal de son « intranquillité », tandis que Fernando
Pessoa lui-même, utilisant le portugais ou l'anglais, explore
toutes sortes d'autres voies, de l'érotisme à l'ésotérisme, du
lyrique critique au nationalisme mystique. Pessoa, incompris de
son vivant, entassait ses manuscrits dans une malle où l'on n'a
pas cessé de puiser, depuis sa mort en 1935, les fragments d'une
oeuvre informe, inachevée, mais d'une incomparable beauté.
Un
autre fameux poème de Pessoa
Que sais-je de ce que je serai, moi qui ne
sais pas ce que je suis ?
Etre ce que je pense ? Mais je crois être tant et tant !
Et il y en a tant qui se croient la même chose qu'il ne saurait y
en avoir tant !
Un génie ? En ce moment
cent mille cerveaux se voient en songe génies comme moi-même
et l'histoire n'en retiendra, qui sait ? même pas un ;
du fumier, voilà tout ce qui restera de tant de conquêtes futures.
Non, je ne crois pas en moi.
Dans tous les asiles il est tant de fous possédés par tant de
certitudes !
Moi, qui de certitude n'ai point, suis-je plus assuré, le suis-je
moins ?
Non, même pas de ma personne...
En combien de mansardes et de non-mansardes du monde
n'y a-t-il à cette heure des génies-pour-soi-même rêvant ?
Combien d'aspirations hautes, lucides et nobles -
oui, authentiquement hautes, lucides et nobles -
et, qui sait ? réalisables, peut-être...
qui ne verront jamais la lumière du soleil réel et qui
tomberont dans l'oreille des sourds ?
Vous connaissez d 'autres poèmes que vous
souhaiteriez voir en ligne
un p'tit mail et le tou est joué ... kodebout@tiscali.fr
|